2 octobre 2018 – 10 février
2019
Le parcours artistique de
David Perlov (1930-2003), figure centrale du cinéma israélien du dernier quart
du XXe siècle, excède sa seule activité de cinéaste. Son œuvre s’est nourri
d’une pratique du dessin et de la photographie, qui l’a accompagné tout au long
de sa vie.
Né en 1930 à Rio de
Janeiro, David Perlov passe ses premières années à Belo Horizonte, avant de
s’installer à São Paulo. Sa rencontre avec le peintre, sculpteur et graveur
Lasar Segall (1891-1957), voisin de son grand-père, l’ouvre à un univers
inconnu, et c’est en artiste qu’il arrive à Paris en 1952, afin d’étudier la
peinture à l’école des Beaux-Arts. Il y réside jusqu’en 1958, date à laquelle
il rejoint sa femme Mira au kibboutz Bror Hayil au sud d’Israël. Pionnier du
cinéma documentaire israélien, prix Israël 1999, Perlov enseigne à l’université
de Tel-Aviv de 1973 à sa mort en 2003.
Les années parisiennes
marquent un tournant tant Perlov est touché par l’effervescence du monde du
cinéma. Sa fréquentation des ciné-clubs, la rencontre avec Alain Resnais et
Chris Marker, auquel il achète sa première caméra, le conduisent à se saisir
des médiums photographique et cinématographique. Il rencontre Henri Langlois,
le directeur de la Cinémathèque française, qui l’engage pour monter un
documentaire de Joris Ivens consacré à Marc Chagall, qui restera inachevé. Il
réalise son premier film, Tante Chinoise et les autres, à partir des dessins
d’enfants de Marguerite Bonnevay. Ces expériences structurent son approche
artistique, une tension entre l’intime et l’universel que l’on voit plus tard
appliquée dans son Journal, une œuvre fleuve constituée de six épisodes d’une
heure chacun, débutée en 1973, chronique intime, familiale et politique
poursuivie durant une décennie.
La fantaisie déployée dans
ses propres dessins met en lumière d’autres aspects du travail de Perlov, où
l’artiste laisse libre cours à ses rêves et ses sentiments, croisant parfois
dans une même œuvre des temporalités distinctes. Rarement exposées, ces œuvres
permettent de poser un regard renouvelé sur son travail documentaire, déjouant
sa linéarité pour souligner l’affleurement des souvenirs et du passé dans
l’appréhension du présent. Les dessins et photographies que Perlov réalise
constituent ainsi des prises de notes, lui permettant de trouver le ton juste
pour se raconter. L’exposition présente ce dialogue entre dessins, films et
photographies.
Sauf mention contraire, les
œuvres exposées sont conservées par la famille de David Perlov.
Commissariat
Commissaire : Fanny
Schulmann
https://www.mahj.org/fr/programme/david-perlov-cineaste-photographe-dessinateur-74724
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