À 27 ans, cette économiste
de formation a plongé avec bonheur dans le monde de l’art en rejoignant la
galerie dirigée par son père Alexis et son oncle Nicolas. Elle nous présente
l’exposition Complètement piqué qui rassemble des objets en écaille, or et nacre
fabriqués au XVIIIe siècle, en particulier pour Charles de Bourbon, roi de
Naples.
Au millimètre près… En
pleine installation de l’exposition Complètement piqué, le réglage des lumières
se joue à un rien que Laura Kugel surveille de son oeil averti. Aussi blonde
que sympathique et déterminée, la jeune femme manie avec soin les objets en
écaille piquée présentés dans le salon Rouge de l’hôtel Collot, siège de la
galerie parisienne située sur les quais, à deux pas de l’Assemblée nationale.
D’une délicatesse extrême,
ces coffrets, coupes et aiguières en écaille de tortue rehaussée de motifs de
nacre et de pointes d’or proviennent d’ateliers napolitains où ils ont été
fabriqués entre 1720 et 1760, notamment sous le règne flamboyant de Charles de
Bourbon.
"Cette exposition
illustre bien le style et la provenance Kugel, des objets d’exception que nous
contribuons à faire redécouvrir. Il nous a fallu dix ans pour les réunir ainsi
et présenter une collection d’envergure", témoigne Laura.
Elle représente la sixième
génération d'une lignée de marchands née en Russie à la fin du XVIIIe siècle
À 27 ans, elle oeuvre
depuis trois ans aux côtés de son père Alexis et de son oncle Nicolas, deux
figures du monde des antiquaires parisiens. "C’est une vraie chance pour moi
de travailler à leur côté. Nous partageons le même bureau et si l’on se dit les
choses franchement, cinq minutes plus tard, c’est oublié", poursuit-elle.
Laura, en compagnie de son
père Alexis et de son oncle Nicolas dans l'un des salons de l'hôtel Collot.
Laura, en compagnie de son
père Alexis et de son oncle Nicolas dans l’un des salons de l’hôtel Collot,
siège de la galerie Kugel, dont les fenêtres donnent sur la Seine et au loin la
place de la Concorde. Courtesy of David Atlan
Représentant la sixième
génération de cette lignée de marchands née en Russie à la fin du XVIIIe
siècle, elle n’était pourtant pas partie pour rejoindre l’aventure.
"Élevée entre le Ier et le VIIIe arrondissement, j’ai eu droit dans mon
enfance à toutes les visites de musées que l’on puisse imaginer. Ce qui m’a
peut-être incitée à prendre le contre-pied en traversant la Manche afin
d’étudier les sciences politiques à Royal Holloway, puis à la London School of
Economics. J’aurais pu par exemple me retrouver à la Commission européenne.
Mais chaque fois que Nicolas et Alexis étaient de passage à Londres, je les
suivais dans leurs visites. Loin de Paris, j’ai finalement trouvé ma
voie", sourit-elle.
Croisé dans les étages,
Alexis Kugel hésite entre fierté et discrétion, lâchant simplement: "Elle
en sait beaucoup plus qu’elle ne le pense. En résumé, elle a l’oeil."
Complètement piqué - Le fol
art de l'écaille à la cour de Naples, jusqu'au 8 décembre 2018 à la galerie J.
Kugel.
25, quai Anatole-France,
Paris VIIe.
Entrée libre du lundi au
samedi de 10h30 à 19h.
www.galeriekugel.com
Par Marie-Eudes Lauriot-Prévost
http://www.pointdevue.fr/culture/laura-kugel-une-antiquaire-parisienne-completement_7208.html?xtor=EPR-1-[]-[20181010]&utm_source=nlpdv&utm_medium=email&utm_campaign=20181010
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