Par Adrien Schwyter l
Manipulateur narcissique ou
génie utopiste, "Mark Zuckerberg : la biographie" s'attache à
traduire le caractère insaisissable et complexe du créateur de Facebook.
Mark Zuckerberg a connu une
trajectoire incroyable, de jeune étudiant à Harvard à milliardaire ultra
puissant à la tête du premier réseau social.
AFP
Sweat à capuche, claquettes
aux pieds, allure timide d'étudiant mal à l'aise. Tout le monde sait à quoi ressemble
Mark Zuckerberg. Pourtant personne n'arrive à saisir la personnalité de
l'énigmatique créateur du réseau social aux plus de 2 milliards d'amis. Daniel
Ichbiah réussit dans son très complet Mark Zuckerberg, la biographie (La
Martinière) à révéler une esquisse de celui qui peut faire ou défaire désormais
les présidents américains depuis l'élection dopée aux "fake news" de
Donald Trump.
Pour avoir une idée du
phénomène, il suffit de constater qu'aux États-Unis, une minute sur quatre du
temps de cerveau disponible sur mobile est consacrée à l'univers Facebook que
ce soit sur WhatsApp, Messenger, Instagram ou bien sûr via le réseau social
amiral. Le modèle publicitaire de Facebook a dû traverser l'épreuve de
Cambridge Analytica, de la directive RGPD sur les données personnelles ou
encore des fuites de données. En perdant quelques plumes au passage avec une
valorisation ayant fondu de 38% au cours des cinq derniers mois. Pourtant la
création de valeur est limpide si on écoute le Zuck de novembre 2007: "Rien
n'influence davantage une personne que les recommandations d'un ami en qui il a
confiance. Une recommandation fiable, voilà le Graal de la publicité".
"Ils me font
confiance, ces idiots"
Son respect de la
confidentialité des données personnelles peut laisser songeur à mesure que les
scandales se succèdent. Révélé par Business Insider et repris par Daniel
Ichbiah, un échange de messages alors qu'il est encore à Harvard en 2004
éclaire le personnage. "Si tu as besoin d’information sur qui que ce soit
à Harvard, demande-moi. J’ai plus de quatre mille e-mails, images, adresses,
SMS…". Avant d’ajouter : "Les gens l’ont proposé d’eux-mêmes. Je ne
sais pourquoi ils me font confiance, ces idiots."
Son mea culpa approximatif
suite au scandale Cambridge Analytica est glaçant après la lecture de cette
biographie. "J’ai fait toutes les erreurs que vous pourriez faire. Quand
j’ai démarré, j’étais très jeune et inexpérimenté. J’ai commis des erreurs
techniques et des erreurs de business. J’ai embauché des mauvaises personnes.
J’ai fait confiance aux mauvaises personnes. J’ai probablement lancé plus de
produits qui ont échoué que la plupart des gens dans leur vie. (…) J’avais
l’habitude de penser que la chose la plus importante pour moi, de loin, était
d’avoir l’impact le plus positif qui soit dans le monde". Peu convaincant
pour un prodige qui se soucie en réalité peu d'éthique ayant théorisé la fin de
la vie privée.
https://www.challenges.fr/high-tech/cassant-megalo-immoral-qui-est-vraiment-mark-zuckerberg_629711#xtor=EPR-1-[ChaActu10h]-20181204
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