1er juillet au 19 novembre
2017
Eduardo Arroyo est
aujourd’hui considéré comme l’un des grands peintres espagnols de sa
génération. Né en 1937 à Madrid et rattaché au courant de la Figuration
narrative qui se développe en Europe dans le début des années 1960, il peint
l’humanité à travers des jeux d’images dont l’origine est tant la société que
l’Histoire, l’histoire de l’art ou de la littérature. Eduardo Arroyo, qui est
aussi écrivain, utilise la narration par fragment avec humour et goût du
paradoxe. Elle se traduit dans une œuvre picturale extrêmement construite et
faisant preuve d’une liberté constante.
L’exposition de la
Fondation Maeght indique ce parti pris, entre l’absurde et l’ironie, dans son
titre : Dans le respect des traditions. Du 1er juillet au 19 novembre 2017,
année du 80e anniversaire de l’artiste, elle proposera un parcours thématique
d’œuvres réalisées depuis 1964 et composé de tableaux célèbres comme de
peintures inédites dont une série de toiles réalisées spécialement pour cette
exposition. Elle présentera de nombreux dessins et un ensemble de sculptures
dont des pierres modelées et des assemblages, entre fiction et réalité, comme
cette série de têtes hybrides de Dante-Cyrano de Bergerac ou de
Tolstoï-Bécassine. Spectaculaire par sa diversité de matières, par la profusion
de personnages, par son éventail de couleurs, l’accrochage mettra en scène des
petits théâtres comme celui autour du tableau l’Agneau Mystique de Hubert et
Jan Van Eyck ou celui rassemblant des « vanités », des crânes et des mouches
dans la Cour Miró.
« La peinture est en
quelque sorte littéraire ; et c’est dans ce sens que je travaille sur des
thèmes. Il y a un début, une fin, des personnages, et l’ambiguïté propre aux
romans. C’est donc un récit, comme si j’avais écrit une quinzaine de romans… »,
explique Eduardo Arroyo.
Artiste engagé, Eduardo
Arroyo refuse toute esthétisation complaisante de l’art et défend l’exemplarité
de l’œuvre, la force de l’image. Il veut que sa peinture soit accessible au
plus grand nombre. Ses toiles sont peintes en aplats, mais il emploie aussi
fréquemment le collage. Il exécute également des sculptures pour lesquelles il
utilise la terre cuite, le fer, la pierre, le plâtre et le bronze. L’usage du «
nonsense », de l’absurde, en fait un héritier direct de Lewis Caroll et de
Francis Picabia.
http://www.fondation-maeght.com/fr/exposition/212/eduardo-arroyo
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